vendredi 10 juillet 2009

Non, ce n’est pas nécessairement mauvais pour la planète...

Lorsque je décris les principes de l’alimentation paléolithique aux sceptiques, le commentaire qui revient le plus souvent est celui du coût planétaire. En effet, on parle beaucoup de la quantité de forêts qui ont été rasées au profit de la culture de céréales destinées à nourrir le bétail : «Si tout le monde se mettait à consommer de la viande comme les hommes de cavernes, les océans seraient vides et la planète ne pourrait suffire aux besoins de l’élevage».

Mais regardons-y de plus près.

Lorsque Caveman rentre de la chasse avec une prise, peu importe sa taille, celle-ci se voit partagée entre tous les habitants de la communauté. Il est donc logique de conclure que chacun n’aura pas droit à un beau gros steak de 16 onces. Grâce aux trouvailles des archéologues, on sait aussi que les abats étaient des morceaux particulièrement prisés, et que les os étaient craqués pour en extraire la moelle bien grasse. Même la peau était souvent grillée et consommée, également pour sa teneur en graisse. On peut dès lors affirmer sans hésiter qu’une fois le repas fini, il ne restait plus rien sur la carcasse. Donc, contrairement à Modernman, on ne prenait pas seulement les plus beaux morceaux, pour ensuite jeter le reste.

Même choses pour la cueillette : lorsque Cavewoman allait chercher des fruits et des noix (non, je ne veux pas tomber dans les stéréotypes, mais c’était les hommes qui chassaient et les femmes qui cueillaient, c’est ainsi), elle ne prenait uniquement que ce que ses compagnons étaient en mesure de consommer à court terme - pas question de tout ramasser sans discernement pour trier plus tard ni pour jeter ce qui se gâtait au bout de trois jours. Et elle cueillait ce qui était jugé mangeable, pas seulement les fruits parfaits et sans tares comme ceux qu’on voit sur les tablettes de nos supermarchés modernes.

En somme, le problème auquel fait face notre planète en ce moment n’en est pas un de consommation, bien plutôt de surconsommation, et surtout de gaspillage. Si vous en avez l’occasion, allez visiter une usine de transformation des aliments, peu importe laquelle. Vous serez à même de constater combien de pelures sont jetés (pommes, poires, pêches) pour la mise en conserve, quels morceaux de viande restent sur les os lors de la séparation mécanique. Sinon, promenez-vous un moment dans les ruelles derrière les supermarchés : vous y verrez des tonnes de victuailles laissées pour compte simplement parce qu’elles n’étaient pas esthétiquement parfaites.

Et puis, une réduction de la consommation ne ferait que le plus grand bien à plusieurs. On sait qu’un adulte de taille moyenne a besoin de 2000 à 2500 calories par jour. Regardez un peu autour de vous : combien de vos proches se limitent à ce chiffre? On peut sans effort consommer davantage en un seul repas. Ce n’est plus un secret que la plupart des nord-américains affichent un surplus de poids, sans compter ceux qui passent des heures au gym pour brûler les calories en excès. Ne serait-il pas plus facile de simplement limiter notre consommation?

En fait, la plupart des gens qui se convertissent à l’alimentation paléolithique rapportent une baisse significative de leur appétit à partir du moment où ils excluent les céréales de leur alimentation. Quelques onces de viande par jour suffisent amplement. Comparez une tranche de pain avec une tranche de viande de même dimension (épaisseur, longueur, largeur). Laquelle sera plus rassasiante, croyez-vous? La tranche de pain ne sera qu’un prélude à votre repas. La tranche de viande SERA votre repas.

Oui, l’agriculture demande de grands champs et beaucoup de ressources. Mais faut-il vraiment nourrir le bétail aux céréales? Et si les humains cessaient eux-mêmes de consommer des céréales, ça ne laisserait que plus de place pour les pâturages verdoyants.

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