lundi 8 juin 2009

Mon expérience paléo

J’ai entendu parler pour la première fois de l’alimentation paléolithique le 19 mai 2007. Les principes de base m’ont semblé tellement logiques que j’ai tout de suite décidé d’en faire l’essai pour un mois. Par coïncidence, j’avais réservé un séjour de deux nuits dans un spa où les repas étaient fournis pour la fin de semaine suivante. L’occasion était trop belle pour la laisser passer : trois buffets par jour, rien à planifier ni à préparer, que demander de mieux?

Le premier matin, mon petit déjeuner se limite à deux œufs, un peu de viande, quelques fruits. Étonnamment, je suis vite rassasiée. À l’heure du lunch, même si je n’ai pas vraiment faim, je me sers encore un peu de viande et des légumes. Je passe sans m’arrêter devant les salades de pâtes, de pommes de terre et de coucous.

Premier constat : l’appétit qui me tenaillait quasi constamment depuis des années semble m’avoir quittée, car même à l’heure du souper je dois admettre que je n’ai toujours pas faim. Tant mieux, puisque devant moi s’étale une longue table chargée de desserts sucrés (gâteau au fromage, pâtisseries, etc.) et de beaux fromages. Je me contente de la salade de fruits et je ne me sens aucunement privée.

Deuxième effet : le lendemain matin, je m’aperçois que j’ai dormi d’un sommeil profond et réparateur, mais puisque j’avais passé la journée précédente à me faire masser et dorloter, je me retiens de sauter trop vite aux conclusions.

Au moment de retourner chez moi, je me sens en pleine forme et complètement relaxée. Au bout deux semaines, mes collègues commencent à remarquer des changements : j’ai le teint plus clair, les yeux plus vifs. Sans compter que j’ai perdu quatre livres, toujours sans avoir faim. Et, comme au tout début, je continue de tomber comme une poche à l’heure du coucher, pour dormir profondément jusqu’au matin.

Mon sac à lunch pèse désormais une tonne, chargé des restes de viande de la veille, auxquels j’ajoute des fruits et des légumes. Je garde une jarre pleine de noix sur mon bureau. Au lieu des 5-10 fruits et légumes quotidiens recommandés, je monte la dose à 12-15. Je vois les gens autour de moi se rabattre sur les sandwiches, pizza, muffins, etc., mais je ne me sens même pas tentée.


Je m’informe sur internet, pour apprendre que l’alimentation paléo n’est nullement décriée par les nutritionnistes puisqu’elle correspond à ce les hommes consomment depuis toujours et qu’elle est complète en soi. Quelqu’un émet des réserves quant à sa monotonie et au risque de sombrer dans l’excès par effet de rebond, mais, de mon côté, je découvre ou redécouvre de nouveaux fruits et légumes, je prends plaisir au goût des aliments non altérés. En évitant tout ce qui est transformé, tout ce qui vient dans une boite, un emballage, ou qui montre une liste d’ingrédients, il me semble que j’aide encore mieux l’environnement.

Au bout d’un mois, je dois me rendre en Argentine pour le travail. Une fois sur place, je suis surprise de voir que les menus des restaurants offrent principalement de la viande grillée, servie seule dans une assiette. Les légumes doivent être commandés à part. Les desserts sont quasi inexistants. C’est un paradis paléo : la viande est délicieuse et servie à profusion. Au retour, je m’aperçois que je n’ai pas pris une seule livre, même si j’ai parfois mangé à me défoncer l’estomac.

Au terme de ce mois d’essai, je décide que l’alimentation paléo sera ma façon de vivre désormais. Je continue de servir des hamburgers à mes enfants, mais je mange les miens enveloppés dans une feuille de laitue plutôt qu’un petit pain. La majorité de mon épicerie est achetée à la fruiterie. Bientôt je ne me promène presque plus dans les allées des supermarchés, puisque la boucherie, la poissonnerie et la section des noix en vrac sont presque toujours en périphérie. Autrefois, mon frigo était vide et mon garde-manger était plein. Aujourd’hui, c’est le contraire. Si j’étais célibataire et sans enfant, je pourrais sans problème dire adieu aux céréales matinales, aux tortellinis congelés et aux 16-packs de yogourt. Mais ce n’est pas facile de convertir mon petit monde, surtout quand notre progéniture se fait expliquer à l’école que le lait et le pain sont TELLEMENT importants…

L’été se termine sur une perte de poids de près de 15 livres, même si ce n’était pas le but visé. Il m’arrive de dévier à quelques reprises, mais sans jamais tomber dans l’excès. Ces rares occasions me servent plutôt à me rappeler que je ne manque rien : je ne peux plus regarder un plat de pâtes sans trouver que ça ressemble à de la colle, et le pain que je mange occasionnellement goûte le carton.

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